Le guide du débutant pour l’enregistrement de la batterie

L’espace

La première étape pour réaliser de superbes enregistrements à la maison est de disposer d’une pièce qui offre un son exceptionnel. Voici quelques éléments auxquels vous devez penser lorsque vous vous installez :

L’emplacement du studio : Vous ne savez pas par où commencer ? Les salons, les chambres à coucher, les garages et les sous-sols peuvent tous fonctionner parfaitement si vous les installez de la bonne façon. Chaque pièce a un son différent, et la meilleure façon d’obtenir un bon son est d’expérimenter. Choisissez un espace calme et confortable où vous serez à l’aise pour passer beaucoup de temps. Assurez-vous qu’il ne fait pas trop chaud ou trop froid, qu’il est bien éclairé et qu’il est propre et sec (personne ne veut que sa batterie s’envole si le sous-sol est inondé !)

Grandes pièces ou petites pièces : si vous vous trouvez dans un immense espace ouvert, vos tambours auront probablement beaucoup d’écho (appelé réverbération). Dans une pièce plus petite, le son sera plus mort car il a moins d’espace pour rebondir. Si vous avez le choix, choisissez une pièce de taille moyenne et essayez de vous installer à différents endroits pour voir ce qui sonne le mieux.

Isolez : Essayez de rester à l’écart des appareils comme les chauffages, les laveuses/sécheuses, les climatiseurs ou les réfrigérateurs.  Il est parfois difficile d’obtenir un calme total à la maison (enfants, chiens, voisins), mais moins de bruit autour de vous signifie moins de son qui s’infiltre dans vos micros.   

Disposez les meubles : Un grand canapé dans un coin ? Tout va bien ! Les grands meubles sont parfaits pour absorber une large gamme de fréquences sonores et rendre votre pièce moins boomy (aka absorption à large bande). En revanche, si vous avez l’impression d’être dans une minuscule cabine téléphonique, sortez des meubles de la pièce ou éloignez-les du kit pour animer la pièce.  

Achetez un tapis : Il empêchera vos tambours de glisser et réduira encore plus le tintement. Un tapis de batterie standard mesure environ 1,5 x 1,80 m et convient à une batterie de 5 pièces (si votre installation ressemble à celle de Neil Peart, il vous en faudra un plus grand). Ludwig en fabrique un beau pour environ 100 €, mais vous pouvez également vous rendre dans votre quincaillerie locale et acheter un tapis avec un fond tissé ou un tampon. 

Utilisez un traitement acoustique : La pose de panneaux et de mousse sur les murs et le plafond améliorera encore plus le son en réduisant les hautes fréquences. Pour une option professionnelle, vous pouvez obtenir ces panneaux acoustiques en mousse pour 59,99 €. Vous pouvez également utiliser des caisses à œufs, des matelas, des draps, des couvertures ou cette tapisserie trippante de votre dortoir universitaire, et les suspendre à la hauteur de la batterie. En revanche, si la pièce est trop morte, mettez des panneaux de bois au mur pour refléter le son et lui donner de la vie. Ces panneaux diffuseurs professionnels sont plutôt cool, mais le contreplaqué ordinaire fonctionne aussi très bien, surtout s’il est plié et a une forme irrégulière. 

Installez un poste de travail qui comprend :

Une petite table ou un bureau pour votre ordinateur et votre interface audio

Une prise de courant à proximité et une multiprise

Une étagère ou un tabouret pour les petites choses comme une clé de batterie, des anneaux d’amortissement, du ruban adhésif, des écrous à oreilles supplémentaires, des feutres, des écouteurs, des chargeurs et d’autres accessoires.

Une souris (si vous utilisez un ordinateur portable). C’est beaucoup plus facile que d’utiliser un trackpad avec votre logiciel d’enregistrement.

Construisez-vous un petit nid et essayez de le garder bien rangé derrière. Vous allez faire passer beaucoup de câbles des micros à votre installation d’enregistrement et vous serez plus à l’aise si tout est en place. 

L’instrument

Maintenant que vous avez choisi votre emplacement, il est temps de préparer la batterie !

Sélection du matériel : Il est important de choisir la bonne batterie pour le style de musique que vous enregistrez. Voici quelques conseils :

Vous pouvez mélanger et assortir différentes cymbales et caisses claires, mais il est préférable que la plupart de vos tambours soient de la même marque ou du même modèle général pour obtenir un son uniforme.    

Essayez de choisir des cymbales de tailles et de hauteurs différentes afin qu’elles se complètent. Par exemple, une lourde crash sombre de 16 pouces se marie bien avec une plus petite et plus brillante. 

Assurez-vous que les extrémités de vos baguettes sont en bon état afin d’obtenir un son de cymbale propre.

Par-dessus tout, un meilleur matériel donne toujours un meilleur son. Si vous n’êtes pas satisfait de votre son, il est peut-être temps de l’améliorer.

Mettez tout en place :  Il est important d’être détendu et confortable pour pouvoir donner votre meilleure performance. Asseyez-vous à une hauteur confortable pour que le haut de la caisse claire soit juste au-dessus de votre ceinture, et assurez-vous que vous pouvez tout atteindre facilement.

Assurez-vous également que les toms et les cymbales de votre rack sont correctement orientés et ne frottent pas ou ne s’entrechoquent pas contre d’autres parties du kit – tout cela sera capté par vos micros. 

Changez ces peaux de tambour et accordez-vous :  Vous pouvez avoir de superbes tambours tout neufs, mais ils ne sonneront pas correctement sur un enregistrement si les peaux sont abîmées. Achetez un nouveau pack de peaux de tambour chez Remo pour moins de 100 € et accordez-les ! Voici quelques conseils spécifiques à l’enregistrement :

Une fois que vous avez changé les peaux, elles vont continuer à s’étirer et à s’adapter, alors faites-le la veille de l’enregistrement et jouez un peu avec (surtout avec la caisse claire) pour les habituer.  

Réglez les tensions pour le R&B, le jazz ou la pop, et essayez les tensions moyennes et basses pour le rock.  

Assurez-vous que vos toms ont tous des hauteurs différentes – les plus petits doivent être plus hauts.  

Vous pouvez également vous procurer une aide à l’accordage comme ce DrumDial pour 59,95 €.  

Nous ne faisons que gratter la surface ici, et vous pouvez obtenir plus d’informations sur l’accordage à ce lien.

Entretenez et nettoyez votre matériel : Les tambours sont comme de vieux amis qui seront toujours là pour vous. Traitez-les avec amour et attention, et elles sonneront bien au moment de l’enregistrement. Assurez-vous que tout votre matériel fonctionne. Cela signifie qu’il n’y a pas de cliquetis, de vis manquantes ou dénudées, de pieds de tomettes cassés (le pire !), de trônes de batterie branlants, de mauvaises relances de caisse claire ou de pédales qui grincent (essayez un lubrifiant WD-40 ou de la vaseline). Assurez-vous également que la grosse caisse et le pied de charleston ont des éperons de jambe qui fonctionnent pour éviter de glisser.

Amortissez ces harmoniques supplémentaires : Vous avez déjà remarqué que parfois, lorsque vous frappez le plus petit tom, cela fait sonner la caisse claire comme un fou ? Ce n’est pas un son que vous voulez sur votre enregistrement, alors voici quelques techniques que vous pouvez utiliser pour supprimer ces fréquences désagréables :

Utilisez des anneaux d’amortissement en plastique qui se placent juste à l’intérieur du cerceau de chaque tambour (caisse claire/toms).

Essayez des gels de silicone ou d’autres amortisseurs temporaires qui contrôleront une partie du tintement tout en conservant la tonalité (caisse claire/toms)

Procurez-vous un Big Fat Snare Drum Ring pour abaisser la hauteur de son et étoffer le son (caisse claire/toms)

Appliquez du bon vieux ruban adhésif en toile (partout).

Pour la grosse caisse, procurez-vous un anneau de sourdine en mousse Remo pour moins de 20 € afin d’obtenir un son plus percutant

Placez un oreiller ou une couverture à l’intérieur de la grosse caisse. S’il n’y a pas de trou dans votre grosse caisse, ce n’est pas grave, vous aurez simplement moins d’options d’étouffement à moins de retirer la tête inférieure.  

Par-dessus tout, n’oubliez pas que le matériel ne vous mènera pas plus loin. La partie la plus importante d’un enregistrement génial est un excellent batteur !

Microphones

Maintenant que votre batterie est installée et réglée, il est temps de choisir des micros. Il y a tellement de marques, de styles et de prix différents parmi lesquels choisir, mais ne vous inquiétez pas – nous vous couvrons. Voici un récapitulatif :

Le nombre de micros que vous pouvez utiliser dépend du nombre de canaux d’entrée dont vous disposez sur votre interface audio (nous en parlerons plus en détail dans la section suivante). C’est génial de pouvoir placer un micro séparé sur chaque partie du kit, car cela vous donnera le plus de contrôle sur le son. Mais vous n’avez absolument pas besoin d’un micro sur chaque batterie pour faire un excellent enregistrement. L’album classique des Beatles, A Hard Day’s Night, a été réalisé en utilisant seulement deux micros de batterie – un sur la grosse caisse et un autre suspendu au-dessus du reste du kit. Vous n’avez pas non plus besoin de dépenser des milliers de dollars en micros pour obtenir un son de batterie exceptionnel (bonne nouvelle !).

Les 3 principaux types de microphones pour l’enregistrement de la batterie

Dynamique : idéal pour les grosses caisses, les caisses claires et les toms. Ils isolent davantage le son pour éviter que d’autres éléments ne s’infiltrent. Ils sont généralement le type de micro le moins cher et le plus durable.

Condensateur : il est préférable de l’utiliser comme micro aérien placé au-dessus du kit pour capter les cymbales et le son global. Ils captent une large gamme de fréquences et sont plus sensibles que les micros dynamiques.  

Ruban : Utilisés de préférence comme micros généraux de “salle” ou pour les overheads. Ils peuvent être le type le plus cher et sont très sensibles au son et fragiles (ne les faites pas tomber !). Ils traitent le son le plus proche de l’oreille humaine. 

*Remarque : certains de ces micros nécessitent une “alimentation fantôme” (condensateurs), et d’autres peuvent être endommagés par celle-ci (micros à ruban), lisez donc attentivement les spécifications avant de les brancher. L’alimentation fantôme peut être activée/désactivée à l’aide du commutateur “48V” de votre interface audio.

Micro d’une grosse caisse

La grosse caisse a une fréquence basse, vous voudrez donc utiliser un micro dynamique cardioïde qui peut gérer ces gros “booms”.

Placement

Cet élément est très important pour déterminer le son que vous obtiendrez. Pour commencer, placez le micro sur un pied court près du trou de la peau de votre grosse caisse (si vous n’en avez pas, placez-le à environ 5 cm). Plus vous vous rapprochez de la peau de la grosse caisse, plus vous entendrez d’attaque ou de “punch” dans le son. Essayez différentes positions et voyez ce qui sonne le mieux – vos oreilles vous guideront. 

Vous pouvez également essayer de poser le micro sur le coussin à l’intérieur de la caisse claire, bien que cela puisse parfois être trop fort et provoquer un son déformé appelé “écrêtage”. 

Micro d’une caisse claire

Bien qu’il existe de nombreuses options parmi lesquelles choisir, le Shure SM57 est depuis longtemps l’un des micros pour caisse claire les plus durables, les plus abordables et les plus qualitatifs. Le “57” est le couteau suisse de l’enregistrement de la batterie. Il coûte 100 €, dure éternellement, sonne bien et est facile à utiliser. Un excellent choix !

Placement

En plaçant le micro plus près de la peau de la batterie, vous obtiendrez plus de punch (smack), tandis qu’en l’éloignant, vous obtiendrez un son plus gras (thump). Même le plus petit ajustement changera vraiment la façon dont il sonnera sur votre enregistrement, alors expérimentez et trouvez le point idéal.

Vous aurez besoin d’un pied de micro (placez-le entre votre cymbale crash et votre pied de charleston), ou essayez un clip-on. Certains ingénieurs avancés placent un deuxième micro sur le bas de la caisse claire et mélangent les sons ensemble, mais si vous débutez, un seul micro est parfait. Veillez à le diriger vers la tête de la caisse claire et expérimentez pour obtenir ce son qui tue.

Micros pour les toms

Les micros pour toms sont souvent vendus par lot de trois, ce qui est très abordable. Tout comme pour la grosse caisse et la caisse claire, il est préférable d’utiliser des micros dynamiques qui vous aideront à isoler le son. Les micros à condensateur peuvent également fonctionner dans certains cas.

Placement

Dirigez le micro directement vers la peau de la batterie pour obtenir le meilleur son. Assurez-vous qu’il n’est pas dans votre chemin lorsque vous jouez – vous ne voulez pas le frapper par erreur ! Tout comme pour la caisse claire, ajustez la hauteur et le positionnement pour modifier le son. Si le son est boueux et peu clair, rapprochez-vous ; s’il est trop fin et papillonnant, reculez. 

Micros en hauteur

Placez deux micros sur de grands pieds pointant vers le bas au-dessus du kit pour capturer un large instantané de tout. Vous n’avez pas besoin de prendre le micro de chaque cymbale individuelle – vous en entendrez beaucoup dans vos overheads. Les overheads sont généralement fournis par paires (gauche et droite). Les micros à condensateur à petit diaphragme sont un bon choix car ils captent davantage les sons environnants que la dynamique et peuvent gérer les hautes fréquences comme celles de vos cymbales. Les micros à ruban fonctionneront aussi, et ils ont généralement un ton plus sombre (bon si vos cymbales sont vraiment brillantes).

Placement

Placez un micro aérien au-dessus de votre charleston/cymbale crash gauche et dirigez le diaphragme (la partie dans laquelle vous parlez) vers la caisse claire. Faites de même avec l’autre micro aérien du côté de la cymbale ride. Prenez un mètre ruban et ajustez la distance de chaque micro pour que chaque pointe soit exactement à la même distance du centre de la caisse claire. Commencez avec 42 pouces et déplacez vers le haut/bas/avant/arrière si votre signal est fort ou faible. Assurez-vous que vous ne captez pas trop d’un côté ou de l’autre du kit. Ce n’est pas grave si un micro est plus haut ou plus bas, tant que la distance au centre de la caisse claire est égale pour les deux. 

Cela évitera ce que l’on appelle le “phasing”, où le son voyage plus loin vers un micro que vers l’autre, ce qui peut brouiller votre enregistrement.

Micro des charlestons

Certaines personnes placent un micro séparé sur le charleston, tandis que d’autres préfèrent utiliser les overheads et le micro de la pièce pour capturer ce son. Si vous avez suffisamment d’entrées et que vous voulez essayer un micro pour charleston, utilisez un Shure SM57 ou tout autre micro dynamique et directionnel (comme nous l’avons déjà dit, c’est le couteau suisse des micros de batterie ! Nous adorons le “57”).

Placement

Dirigez le micro vers le bas en direction de votre charleston supérieur, à une distance d’environ 2 à 3 pouces, et ajustez la hauteur si le signal est trop fort ou trop faible.

Micros d’ambiance

C’est l’arme secrète d’un excellent enregistrement de batterie ! Installer un micro du côté opposé de la pièce, loin du kit, est un excellent moyen de rendre le son plein et riche. Les micros à condensateur à large diaphragme et les micros à ruban fonctionnent très bien car ils sont très sensibles.

Casques (ou “canettes”)

Vous aurez besoin d’une bonne paire pour entendre la musique et/ou la piste de clics avec laquelle vous jouez. Il existe deux principaux types de casques : ouverts (son moins isolé) et fermés (isolation totale). La plupart des batteurs préfèrent le type fermé, mais c’est un choix personnel et il est bon de les essayer avant de les acheter.

*Note : Évitez les écouteurs de l’iPhone. Ils n’isoleront pas le son et n’auront pas de réponse en basse fréquence – vous devez entendre le bassiste !)  

Stands, câbles et accessoires

Ces éléments sont très peu appréciés et pourtant importants. Voici quelques éléments dont vous aurez besoin :

2 pieds de micro courts avec des clips pour les micros de la grosse caisse et de la caisse claire.

3 pieds de micro hauts pour les overheads, le micro d’ambiance, le charleston et les toms (6 si vous n’avez pas de micros de tom à pince).

Des câbles XLR pour chaque micro (le genre avec l’entrée à 3 broches). Achetez-en des longs et des courts – vous ne devriez pas avoir besoin d’un câble de 15 mètres pour aller de votre grosse caisse à votre installation d’enregistrement.

Des attaches de câble en velcro pour éviter les enchevêtrements.

Du ruban adhésif ou du ruban adhésif en toile pour fixer les câbles au sol afin d’éviter de trébucher (Conseil de pro : Ne le posez pas sur des murs peints – la peinture se décollera immédiatement. Malheureusement, nous le savons par expérience). 

Les adaptateurs de câbles de 1/4 de pouce et de ⅛” sont toujours utiles.

Un mauvais câble peut entraîner la déformation du son d’un micro, et une vis desserrée peut faire tomber un pied de micro et gâcher une belle performance. Assurez-vous que tout fonctionne et est en bon état.

Configurations possibles des micros

Le nombre de micros que vous utilisez – et l’endroit où vous les placez – dépend du style de musique que vous enregistrez et du nombre d’entrées dont vous disposez sur votre interface audio.   

Si vous disposez d’une entrée, placez le micro au-dessus de la tête pour capturer la plus grande partie possible du kit (pas trop près ; essayez une hauteur d’environ 42 pouces à partir du centre de la caisse claire).

Si vous avez 2 entrées, vous pouvez prendre le micro :

La grosse caisse et utiliser un micro aérien (le plus courant), ou…

La grosse caisse et la caisse claire (moins courant, et meilleur pour le R&B et les styles où vous utiliserez principalement la grosse caisse/la caisse claire/le charleston et moins les cymbales), ou…

Caisse claire et 1 micro d’ambiance (pour certains types de jazz et styles avec moins de grosse caisse), ou…

Utilisez la technique Recorderman, qui consiste à placer 2 overheads à une distance proche (n’oubliez pas de mesurer pour éviter le phasing).

Si vous avez 4 entrées, prenez le micro de la grosse caisse et de la caisse claire et utilisez 2 overheads.

Si vous avez 6 entrées, vous pouvez faire le micro :

la grosse caisse, la caisse claire, 2 overheads, le tom à plancher, 1 micro d’ambiance, ou…

La grosse caisse, la caisse claire, 2 overheads, le tom à plancher et 1 tom à crémaillère. Cela fonctionne pour les kits de 4 pièces. Si vous avez plus de toms mais pas assez d’entrées, évitez de mettre un micro sur un tom à crémaillère et pas l’autre.

Si vous avez 8 entrées : grosse caisse, caisse claire, 2 overheads, 3 toms, 1 micro d’ambiance.

Si vous avez plus de 8 entrées : grosse caisse, caisse claire, charleston, 2 overheads, 3 toms ou plus, 1 micro d’ambiance.

Matériel

Interfaces audio

Considérez votre interface comme le traducteur qui interprète le son des micros pour que votre logiciel informatique puisse le comprendre et l’enregistrer. C’est un peu le cerveau géant de toute l’opération. La plupart se connectent à votre ordinateur via USB ou Firewire, et il est important d’en choisir une qui dispose de suffisamment d’entrées XLR pour chaque micro. Chaque interface a son propre son unique.

Une autre chose à prendre en compte est que les interfaces moins chères et de moindre qualité ne sont parfois pas aussi performantes. Elles peuvent créer un décalage appelé “latence”, ou émettre des bourdonnements ou des sifflements indésirables.  Les appareils de meilleure qualité sont moins susceptibles de faire cela, alors tenez-en compte lors de votre achat.

Préamplificateurs

Un préamplificateur augmente le niveau du signal qui passe par vos micros. Vous pourriez penser, pourquoi ai-je besoin de cela ? Je peux simplement l’augmenter moi-même si c’est trop calme ! Les bons préamplificateurs rendent le son plus clair et moins déformé. C’est comme un lavage rapide et un plein de carburant avant que le son ne parvienne à votre logiciel.

La plupart des interfaces en sont dotées, et elles ont toutes un son un peu différent. Ils sont bons pour commencer, mais si vous êtes enthousiaste et que vous voulez passer à la vitesse supérieure, vous pouvez vous procurer un préampli externe à utiliser avec votre interface audio. 

Logiciel

Station de travail audio numérique (DAW)

Il s’agit du programme informatique que vous utiliserez pour enregistrer et manipuler le son. Il y a tellement de choix ! Certains sont parfaits pour les débutants, tandis que d’autres ont plus de fonctionnalités. 

Comment choisir un DAW

Si vous débutez, essayez de travailler avec l’un des programmes gratuits comme GarageBand ou Audacity. Lorsque vous serez plus à l’aise avec l’enregistrement, vous pourrez passer à Pro Tools, Reaper ou Logic Pro pour bénéficier de plus de fonctionnalités. La plupart ont une option d’essai gratuit pour que vous puissiez les tester avant d’acheter.

Le fichier de session

Nous sommes arrivés à la partie amusante ! Il est temps de connecter vos micros de batterie à l’interface, de créer un nouveau fichier de session et de commencer à enregistrer. Ce matériel informatique peut sembler intimidant au début, mais une fois que vous l’aurez compris, vous serez prêt à partir. 

Chaque DAW présente de légères différences, mais voici quelques étapes de base. 

  1. Ouvrez votre DAW et créez une nouvelle session. Vous devrez choisir la fréquence d’échantillonnage de votre session (à quelle vitesse le son est enregistré). 44,1 kHz est un bon point de départ – c’est la fréquence de la plupart des CD et des mp3. Les taux d’échantillonnage inférieurs prennent moins de place en mémoire, tandis que les taux supérieurs offrent plus de détails.
  1. Créez une nouvelle piste audio pour chaque micro que vous prévoyez d’utiliser et veillez à étiqueter chacun d’entre eux. En ayant une piste distincte pour chaque micro, il sera plus facile d’isoler et de travailler avec le son par la suite.
  1. Prenez un câble XLR (celui à 3 broches) et connectez chaque micro à un canal différent de votre interface. Prenez une feuille de papier (oui, du vrai papier – très rétro, mais bon si votre ordinateur tombe en panne). Notez quel micro va à chaque numéro de piste afin de pouvoir acheminer tous les signaux au bon endroit dans votre DAW (appelé “busing”).
  1. Acheminez le signal à l’aide des boutons d’entrée/sortie (i/o). Réglez l’entrée de chaque piste sur le bon numéro dans votre DAW. Par exemple, si le micro de la grosse caisse est branché sur le canal 1, réglez l’entrée sur “1”. La sortie doit être réglée de manière à ce que vous puissiez entendre l’audio dans votre casque (généralement Stereo 1-2, qui sont vos haut-parleurs gauche et droit). 
  1. Créez une piste de clics : Elle vous aidera à garder un tempo cohérent et facilitera la manipulation de votre enregistrement par la suite. Vous pouvez éditer et corriger des sections, ou remplacer et ajouter des parties entières d’un morceau plus facilement puisque tout sera aligné sur une grille de tempo (nous y reviendrons plus tard). La plupart des DAW disposent de fonctions de clics faciles à utiliser, ce qui vous permet de définir le tempo et la signature temporelle de votre choix.
  1. Enregistrez et testez tout en utilisant les boutons rouges “record” situés à côté de chaque piste.  N’appuyez pas encore sur le bouton d’enregistrement principal pour capturer le son – vous voudrez d’abord vérifier vos niveaux. Tapez sur chaque micro pour vous assurer que tout est correctement acheminé, puis frappez chaque batterie et voyez à quel point le signal est fort. Si la ligne de l’indicateur atteint le rouge en haut, baissez le bouton de volume de ce canal pour éviter toute distorsion ou écrêtage. Si l’indicateur atteint environ les deux tiers de sa hauteur, c’est parfait, et chaque piste devra faire l’objet de ses propres réglages.

De nombreuses interfaces disposent d’un bouton “pad” sur chaque piste que vous pouvez utiliser pour atténuer encore plus le niveau s’il est trop élevé. Vous pouvez également régler la position de vos micros pour vous assurer que le niveau du signal et la tonalité de chaque batterie sont parfaits.

  1. Appuyez sur Record, balancez-vous et testez tout. Écoutez le son de chaque micro seul en coupant tous les autres. Puis, mettez tout ensemble pour obtenir un son de batterie exceptionnel.
  1. Enregistrez votre piste !

La chose la plus importante à retenir lorsque vous enregistrez est de jouer un groove régulier, de garder un bon rythme et de profiter du processus. Voici quelques conseils :

Réglez votre casque afin d’entendre exactement le bon mélange de tout. Consultez cet article pour plus de détails.

Jouez avec une piste de référence (appelée piste “scratch”). Cela vous permettra d’écouter de la musique et de vibrer avec elle pendant que vous jouez, mais elle ne fera pas partie de votre enregistrement final. C’est comme une piste d’entraînement. Vous pouvez demander à d’autres musiciens d’enregistrer des morceaux d’une chanson à la guitare, à la basse ou à d’autres instruments, ou simplement utiliser un mp3 de votre morceau préféré.

Une piste de scratch vous aidera à respecter la forme, le tempo et la dynamique de la chanson. Si vous utilisez un clic, il est important que votre piste scratch soit enregistrée au même tempo. Utilisez la fonction “importer audio” de votre DAW pour ajouter cette piste à votre session.   L’enregistrement avec une piste de scratch signifie également que les membres de votre groupe n’auront pas à se trouver dans la pièce avec vous pendant que vous enregistrez et que vous pourrez isoler le son sans que des éléments ne s’infiltrent dans vos micros.  

C’est génial de pouvoir apprendre une chanson rapidement à l’oreille (Larnell Lewis…whoa !).

Créez une feuille de route pour apprendre vos parties rapidement et facilement et jouez des parties cohérentes avec une bonne dynamique.

L’ingénierie

L’enregistrement à domicile signifie que vous porterez deux casquettes : batteur et ingénieur. Vous n’avez pas besoin d’apprendre tous les détails tout de suite pour réussir votre enregistrement, mais le fait de vous y retrouver dans votre DAW vous facilitera grandement la tâche. 

Organisez et étiquetez vos pistes : Sinon, il est facile de s’embrouiller pour savoir ce qui est quoi.   

Utilisez des touches de raccourci et des raccourcis pour accélérer les choses (chaque DAW en a de différents ; par exemple, vous pouvez utiliser Command-S (Ctrl+S sur un PC) dans Pro Tools pour enregistrer, et Command-Z (Ctrl+Z) pour annuler).

Sauvegardez tout fréquemment : Parfois, de mauvaises choses arrivent aux bonnes personnes ; autrement dit, il arrive que l’ordinateur tombe en panne. Assurez-vous également que tous les autres programmes sont fermés, car votre DAW consomme beaucoup de puissance de traitement.

Vérifiez constamment les niveaux de vos micros : Ceci est particulièrement important pour nous, batteurs. Disons que vous enregistrez un morceau super fort et que le suivant est plus calme. Vous devrez peut-être ajuster le positionnement d’un micro ou bouger certains boutons de volume pour éviter l’écrêtage, ou vous devrez peut-être augmenter le signal.

Utilisez la fonction de liste de lecture (si votre DAW en dispose) pour garder votre session bien rangée et organisée. La liste de lecture est idéale lorsque vous enregistrez plusieurs prises d’un même morceau, et que vous souhaitez conserver plusieurs versions et décider de celle que vous utiliserez plus tard. Par exemple, vous avez peut-être préféré la deuxième prise, mais vous souhaitez insérer un remplissage de la fin du premier refrain de la première prise. Les listes de lecture vous permettent d’assembler proprement différentes prises sans perturber votre session en créant un million de nouvelles pistes et en déplaçant tout manuellement. (Remarque : cela ne fonctionne que si vous utilisez une piste de clic et que tout est aligné sur la grille).

La création de groupes est un moyen facile de modifier plusieurs pistes à la fois. Par exemple, si les micros de plafond sont trop forts, vous pouvez régler le niveau des micros gauche et droit ensemble s’ils sont dans un groupe. Il est également utile d’avoir un groupe qui inclut l’ensemble du kit au cas où vous voudriez faire un montage.

Vérifiez l’allocation de votre disque pour voir où vos pistes sont enregistrées. C’est une bonne idée d’utiliser un disque dur externe réservé à l’enregistrement – un disque dur plein signifie souvent un ordinateur plus lent.

Ajustez la taille de votre mémoire tampon : Il s’agit littéralement du temps minuscule qu’il faut pour que l’audio soit capturé. Parfois, vous pouvez ressentir un décalage ou une “latence” lorsque vous enregistrez, et l’augmentation de la taille de votre tampon peut faire disparaître ce problème. Vous voudrez probablement la réduire à nouveau lors de l’édition ultérieure, car une taille de tampon plus élevée peut mettre à rude épreuve la puissance de traitement de votre ordinateur. Dans la plupart des logiciels audionumériques, ce paramètre est répertorié sous “Playback Engine”.

N’oubliez pas d’activer l’enregistrement de chaque piste. Il serait dommage que vous jouiez une super prise et que vous vous rendiez compte qu’elle n’a pas été enregistrée (ouf !).

Sauvegardez fréquemment (on ne le dira jamais assez).

Édition du site

Imaginons que vous venez d’enregistrer un super morceau, mais que vous avez fait une erreur à la fin qui vous rend fou. Il s’agit peut-être d’un remplissage que vous auriez préféré ne pas faire, ou de quelques mesures où vous vous êtes écarté de la piste de clic. Vous êtes fichu… ou peut-être pas ! L’apprentissage de quelques techniques d’édition de base dans votre station audionumérique peut vous aider à corriger ces problèmes sans avoir à enregistrer une toute nouvelle prise.   

Punch in : C’est lorsque vous réenregistrez une petite section d’un morceau pour corriger une erreur. Un punch peut être aussi court ou long que vous le souhaitez, et dans Pro Tools et d’autres DAW professionnels, vous pouvez utiliser cette fonction en positionnant les flèches de début et de fin autour du morceau que vous voulez enregistrer. Laissez un peu d’espace supplémentaire à chaque extrémité du punch, car vous pourrez toujours utiliser l’outil d’édition/de recadrage pour obtenir un résultat parfait par la suite.

(Conseil de pro : Assurez-vous de perforer en utilisant tous vos micros. Si vous essayez de remplacer une seule partie de la batterie, elle risque de ne pas se fondre dans le reste de la piste puisque vos overheads captent le son de partout).

Dans GarageBand, vous utiliserez l’enregistrement cyclique. Il s’agit d’un domaine où les DAW pro ont vraiment plus de fonctionnalités pour que cela fonctionne. 

Ajoutez un fondu enchaîné : Il s’agit de mélanger la petite partie que vous avez refaite avec le reste de la piste afin que vous n’entendiez pas l’endroit où vous avez effectué le montage. Si vous n’ajoutez pas de fondu enchaîné, il peut y avoir un cliquetis à l’endroit où les deux morceaux d’audio se rejoignent.

Dans Pro Tools, sélectionnez la plage de montage et appuyez sur Command-F. Dans GarageBand, vous devrez supprimer en fondu la prise originale, créer une nouvelle piste et insérer en fondu la nouvelle partie.

Couper/coller : Disons que vous avez eu un mauvais coup de caisse claire où vous avez manqué le tambour ou fait claquer vos baguettes ensemble. L’un des meilleurs avantages de l’utilisation d’un DAW est que vous pouvez récupérer une autre caisse claire ailleurs et la coller à sa place.

Remplacez des sections entières : Cela ne fonctionne que si vous utilisez une piste de clics, car les choses ne s’aligneront pas autrement. Disons que vous avez aimé la façon dont vous avez joué le deuxième couplet de votre chanson et que vous voulez qu’il corresponde au premier. Utilisez l’outil de sélection pour couper/coller l’ensemble du couplet, puis ajoutez vos fondus enchaînés. La magie du studio à l’œuvre !

Donnez un coup de pouce : Disons que vous étiez un peu en avance ou en retard sur un tube. Séparez cette région (Commande-E dans Pro Tools) et utilisez l’outil intelligent et vos oreilles pour la glisser au bon endroit. Encore une fois, veillez à sélectionner l’ensemble du kit car tous les micros se mélangent un peu.

Ces fonctions d’édition de base ne font qu’effleurer la surface de ce que votre DAW peut faire. Il existe une tonne d’outils de mixage que vous pouvez utiliser pour améliorer vos pistes, comme l’ajout d’égaliseurs, de compression et d’autres effets. Mais savoir comment faire des éditions de base en cours de route est vraiment utile.

La finition

Vous avez terminé ! Vous avez créé une piste de batterie géniale et vous êtes prêt à la partager avec vos camarades de groupe, vos amis et, bien sûr, Internet. Voici quelques conseils pour terminer le processus d’enregistrement et exporter vos fichiers.

Enregistrez tout (encore).

Utilisez les boutons de fader de votre DAW pour régler le niveau de volume de chaque micro afin que tout soit équilibré et clair.

Faites un mixage de base pour améliorer encore le son. La plupart des DAW disposent de plug-ins que vous pouvez utiliser pour ajouter un peu d’égalisation, de compression ou d’autres effets. Si vous ne faites pas appel à un ingénieur professionnel pour mixer vos pistes, l’ajout de quelques-uns de ces éléments peut vraiment faire avancer les choses, et il existe une tonne d’excellentes ressources disponibles si vous souhaitez explorer ce sujet plus en détail.

Enregistrez (oui, encore une fois).

Faites un rebond. C’est le moment où vous combinez toutes vos pistes de batterie individuelles en un seul fichier à exporter dans un format que vous pouvez écouter, envoyer et télécharger. La plupart des DAW proposent des options d’exportation au format mp3 (taille de fichier la plus petite), .AAC (qualité légèrement supérieure), et .WAV ou .AIFF (meilleure qualité). Les mp3 sont parfaits si vous voulez envoyer votre morceau par e-mail ou le mettre sur votre téléphone.

Si vous prévoyez d’ajouter d’autres instruments ou de télécharger sur Bandcamp ou Soundcloud, utilisez un .WAV ou .AIFF. Ce sont aussi généralement les meilleurs formats de fichier à utiliser pour ajouter des vidéos et les télécharger sur les médias sociaux. Facebook et Instagram ont tendance à compresser l’audio et la vidéo lorsque vous les téléchargez, donc commencer avec un fichier de meilleure qualité est votre meilleure option.

Si vous ne voulez faire rebondir qu’une partie de votre chanson, sélectionnez cette section avant de commencer. Vous pouvez également faire rebondir des stems de batterie (fichiers .WAV individuels pour chaque micro) si un ingénieur professionnel doit mixer le morceau et souhaite que tout soit séparé. Veillez à prendre note de l’endroit où sont enregistrés vos fichiers bounced afin de pouvoir les retrouver plus tard. Une vidéo virale de batterie en route !

Choisissez le bon type de bounce : La plupart des DAW professionnels proposent deux options :

  • Mono Summed (envoie les canaux gauche et droit de votre mixage dans les deux enceintes)
  • Mono multiple (crée 2 fichiers séparés pour la gauche et la droite)
  • Stéréo entrelacée (crée un seul fichier stéréo)

L’entrelacement stéréo est généralement le meilleur choix car il place toutes vos données dans un seul fichier, ce qui est plus facile à travailler.

  • Sauvegardez le tout : Veillez à sauvegarder l’ensemble de votre session sur un disque dur externe.

Et c’est tout ! J’espère que cette introduction à l’enregistrement de batterie à domicile vous aidera à vous lancer.